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lundi 9 janvier 2017

2017 les rencontres dans la ville

contact : f.debresson@laposte.net.

NOVEMBRE 2017
JACQUES, assis bvd St Michel trottoir de gauche en descendant, Paris, 1ère rencontre
Comme il lit un livre par jour il est assis près d'une source lumineuse donc vous le trouverez facilement. Sa sébile est une vieille boite de bonbon très large pour éviter qu'elle soit renversée par les piétons distraits. L'accueil est sobre et cordial.

FRED, debout bvd de la Chapelle, 1ère rencontre


Fred m'explique le travail d’enchâssements et de percements qu'il a effectué pour donner plus de vie à son message.


LUNDI 17 OCTOBRE 2017
Une journée pleine d'histoires variées  💛💛💛😊😊😊


PASCAL, assis rue d'Odessa, Paris, 3ème rencontre

La leçon de photographie que me donne Pascal se poursuit.
(voir ci le post dessous). Cette fois ci il se dresse pour mimer un romain qui figure dans le premier album d'Astérix. Pour la prochaine rencontre il me propose de venir avec des accessoires, glaive et bouclier 😊😊😊
Un peu plus tard je passe dans une librairie retrouver l'image qui l'a inspiré.

GUY de la sortie du RER LUXEMBOURG, 4ème rencontre
Guy me raconte toujours des histoires de don farfelu que les gens font avec la meilleure volonté du monde et qu'il abandonne à peine reçu. Cette fois ci c'est une femme qui veut lui donner une carte postale ou figure un couple qui s'embrasse. Mais pour la protéger elle l'a laissé dans son enveloppe. 

Un très jeune garçon, rue Soufflot
Sa sébile est un fond de bouteille plastique très plat avec des pièces posée devant lui mais un peu distante à un endroit ou le trottoir est plus étroit. C'est la plus discrète des sébiles que j'ai rencontré. Donc les passants schootent dedans régulièrement et renversent les pièces. Comme ils s'excusent en les ramassant, l'enfant profite du contact établi pour demander une pièce. Il a accepté de me laisser un dessin.


JACQUES, avenue Mozart, première rencontre
C'est un homme d'une soixantaine d'année, cheveux et barbe blanche, élégant, grand, très cordial, avec une voix très douce. La sébile est un objet chapardé dans un café. Il collectionne les coupelles qui servent à rendre la monnaie, sans trop savoir pourquoi. Celle ci est sa préférée parce qu'elle lui permet d'exprimer son hostilité à la tauromachie 😊😊😊

BOBA, 58 - 52 rue de la Pompe à Paris, 5ème rencontre 
La plus belle rencontre se fait en fin de journée. Boba est une femme recroquevillée qui n'a pas accès au langage. Je la croise une fois par an environ. Jusqu'ici elle me laissait photographier mais avec une expression de méfiance ou de crainte. Mais cette fois ci, alors qu'on ne s'est pas vu depuis deux ans, un sourire illumine son visage, elle me sert la main avec chaleur et m'aide à prendre sa nouvelle sébile en photo 😊😊😊😊





OCTOBRE 2017

ALEX, assis rue Parmentier, Paris 😊😊😊


J'ai une vague impression d'avoir déjà rencontré ce jeune homme au même endroit. Lui s'amuse tout de suite de me voir et me fait signe d'approcher. Il se souvient très bien de ce que je fais. On converse un certain temps. Il me parle de son anniversaire le 13 de ce mois, il a 29 ans. Je l'interroge sur sa jovialité alors qu'il est depuis très longtemps sur le trottoir. Il m'explique qu'il se lève chaque jour avec une seule préoccupation  trouver de quoi se nourrir avant le soir. Il y arrive toujours. Il me demande pourquoi je ne laisse pas d'argent. Je lui dit que je me déplace avec du temps et que je m'interroge pour savoir ce que ça produisait d'en déposer ici et là. Ça le fait rire. 
Alors je me souviens que notre unique rencontre c'était en décembre 2013 et qu'il avait fait la tête parce que je ne laissais pas de pièce. Notre échange avait duré à peine une minute et il avait juste accepté de faire un petit dessin vite fait avant de me congédier sèchement 😩
Cette fois ci il me dit "à très bientôt". Il voudrait un téléphone qui fasse appareil photo pour faire des photographies dans la rue qu'on pourrait publier sur internet. 
Si vous en avez un inutilisé écrivez moi sur f.debresson@laposte.net 


SEPTEMBRE 2017
  
PASCAL, assis rue d'Odessa, Paris, 2ème rencontre

J'ai rencontré Pascal 6 mois auparavant. Il m'avait demandé que je le prenne en photo mais je lui avais expliqué que je m'occupais des sébiles et des écritures. Mais à notre deuxième rencontre il a insisté alors j'ai remballé mes principes.
C'est donc mon premier portrait depuis 2012.



Finalement je suis très fier de cette image, parce qu'elle montre le meilleur de Pascal, sa photogénie.



Voila l'image que vous obtiendrez si vous vous avisez de photographier Pascal sans lui demander l'autorisation. Il lève aussitôt son écriteau devant son visage. 


Hop, caché !







L'écriteau

MARDI 21 FEVRIER 1ère rencontre.
Il est tellement recroquevillé derrière son écriteau que j'ai failli ne pas le voir. Pascal à 53 ans. Son anniversaire est le 13 avril. Il est originaire de Lens. Le contact est immédiat. Je reste assis 45 mm à ses cotés et tous mes instruments sont acceptés : dessin d'écoute, enregistreur, appareil photographique. Mais c'est parce j'ai demandé la permission. 
La richesse de Pascal vient plutôt du sonore. Il parle avec une gouaille sans pareille et ponctue ses histoires de grands moments de rigolade. L'histoire que j'ai enregistré est un souvenir très ancien : A l'été 76, dans le nord, un homme l'avait laissé dans sa voiture pour la faire garder alors qu'il faisait 54°. Pascal s'était rebellé et avait retrouvé l'homme qui buvait dans un bistrot pour lui dire offusqué qu'il refusait de se laisser cuire vivant :
La voix de Pascal qui raconte une histoire très ancienne.

Pascal interpelle facilement les passants quand il remarque un détail amusant. Il me dit qu'il est de bonne humeur sauf les jours ou il a mal aux dents.
Il est installé en face du complexe de Montparnasse, c'est l'endroit ou il a commencé à travailler comme plombier en arrivant à Paris.
J'ai voulu lui laisser mon dessin d'écoute réalisé à ses cotés ou apparaissent des propos qui m'ont marqué mais il ne veut rien garder.
Dessin d'écoute

A notre deuxième rencontre, en septembre, je photographie cette plume apportée par le vent.


DIANA de la rue Saint Lazare.

Voici ma séquence de photographies préférées parce que DIANA a toujours dit sincèrement ce qu'elle voulait et ce qu'elle ne voulait pas. Elles illustrent le récit qui témoigne d'une douzaine de rencontre entre 2014 et 2017 :

En 2014, première rencontre. Diana ne voulait pas que je prenne sa sébile en photo mais avait accepté de réaliser un dessin : 


Depuis nous nous sommes revus une dizaine de fois. Je n’ai jamais retrouvé d’image à enregistrer. Nous avons beaucoup conversé sur la vie, la création et je suis resté assis à faire du dessin d'écoute : 
Ajouter une légende

En 2016, un matin, avant qu’elle me voit, j’ai pris une photo d'elle de dos pour garder un souvenir de sa chevelue qu'elle soigne particulièrement. En voulant lui montrer, persuadé qu'elle me demanderait de la supprimer, j’ai remarqué ses mains :



J'avais trouvé le chemin de l'image que nous pouvions montrer. C’est la première fois que Diana a accepté que je rende quelque chose d’elle publiquement. Il est vrai que c’est très rare de prendre soin de son le corps quand on est longtemps dans la rue. La sébile est reléguée à l'arrière plan.

Pour fêter ça on s'est pris un petit déjeuner café croissant dans la rue. Je lui avais proposé d'aller dans un bar à coté mais ça l’embêtait de lâcher son poste.

Au printemps 2017 Diana a accepté de prendre un de mes dessins parce qu'elle avait été accepté dans un foyer et qu'elle pouvait l'accrocher au mur de sa chambre : 

A l'automne 2017 je la retrouve assise comme à son habitude mais elle a une tenue comme jamais : 



Sa transformation vestimentaire depuis qu'on se rencontre est aussi spectaculaire que la constance de sa sébile. C'est ma première photographie de corps faites avec une réelle complicité. j'ai pensé à la chrysalide juste avant l'envol. Il reste une photographie à faire, celle de son sourire. Celui qu'elle m'adresse à la fin de chaque rencontre, éclatant. 

Voila une partie du récit enregistré ou l'on entends Diana converser sur un projet d'exposition de dessin qu'on organiserait dans des lieux d'accueils pour personnes en difficultés :










DRAMI, couloir du RER la chapelle

1ère rencontre : on échange un grand sourire et une poignée de main.


VICTORIA de la rue du faubourg Montmartre

La version parlée

C'est une dame d'un certain âge. Elle est toujours assise sur des valises au coin de la rue du faubourg Montmartre et des grands boulevards. 
Le 22 juillet 2013 j’essaye de lui expliquer mon travail mais elle se méfie. Comme on s’exprime avec des langues totalement différentes je suis vite bloqué. Tout à coup un homme plus âgé se joint à nous et comme il parle nos deux langages il traduit mes propos. L’ambiance change et Victoria me fait une place pour que je photographie sa sébile. 


Le 29 juillet 2013 je retrouve Victoria et elle me fait faire une autre prise pour qu’on voie bien l'inscription publicitaire. 

Deux ans plus tard elle est toujours au même endroit et elle a gardé la même sébile. Elle se souvient bien de mon travail et nous faisons cette nouvelle photographie, Le 2 juin 2015 :


Je suis impressionné par l'usure de l’objet et j'ai souvent pensé à ces images qui raconte comment le temps s'écoule différemment pour ce qui est dans la rue.  

Encore deux années passent et ce 24 avril 2017 je retourne sur les lieux en me demandant bien ce que je vais trouverVictoria m'accueille comme toujours avec un sourire radieux. Je constate que la sébile en bois, elle, n’est plus là 
A sa place il y a cet assemblage de gobelets lesté par des petits cailloux ou figure une autre marque.  

Comme je relève les yeux en faisant mine de ne rien laisser paraître elle comprend aussitôt à quoi je pensePar gestes elle m'explique, qu'il y a quelque temps, une personne est passé en courant et lui a volé sa sébile. Elle va jusqu’à dessiner des larmes sur ses joues. 

Je lui ai promis de fabriquer un objet souvenir avec ce récit.

Niko de l'avenue Kléber à Paris
Dimanche 30 avril 2017 1ère rencontre

D'origine roumaine, il m'a fait comprendre par mime qu'il quête pour payer des études d'avocat à une demoiselle. Au vu de la hauteur exceptionnelle de sa sébile je dirais que son désir est grand.



 THEO LOGAL dit Monsieur GRIZZLI  Les 4 rencontres en déambulant de Mantes-la-Jolie à Limay.





GUY de la sortie du RER LUXEMBOURG. 


6 février 2017, 3ème rencontre, 2 discussions
Sur la première piste Guy parle du jour ou une dame lui a donné une boite de lait en poudre remplie de pièces de 1, 2 ou 5 centimes. Sur la seconde piste il évoque les gens qui laisse du pain. Il y a un monde entre nos bonnes intentions et la réalité des gens dans la rue. Voila pourquoi il est mieux de prendre le temps d'interroger leur réalité avant de faire.




5 janvier 2017, 2ème rencontre
Lors de cette deuxième rencontre, le temps a enlevé la méfiance. Guy converse avec plaisir. Il me parle des trois choses  qui lui importe le plus : la bible, Graeme Allwright et le jeu de dame :
Il aimait lire mais comme il voit mal il écoute des histoires sur une petite radio qu'il garde dans son caddy. Il lui arrive de trouver des personnes pour converser environ deux fois par mois. 
En regardant ses deux pancartes qui ont trois ans d'intervalle je remarque qu'il ne demande rien, juste il  salue (à moins que la dernière lettre de "journée "soit un symbole). Au moment de se quitter il dit " ON A TOUS QUELQUE CHOSE À PARTAGER".

27 octobre 2013, 1ère rencontre
L'accueil est taciturne voir méfiant. Il voit mal d’ou l’écriture avec cette forme hachée.
Je lui dit que cela me renvoie à ma façon de dessiner.
Il me demande ce que je fabrique avec toutes les photos.
J’explique.
Ça le fait légèrement sourire de savoir que j’envoie les chroniques à 200 personnes sur internet.

NORMAN 1998

VENDREDI 24 MARS 2017

C'est un jeune garçon qui déambule dans le train à la recherche d'un contrôleur. Comme il va pour me poser une question il remarque mes crayons. Je lui propose de partager un temps de dessin en conversant. En faisant cette image je l'entends pester qu'il n'arrive jamais à faire les N. Il me demande mon avis je lui dis que son image témoigne d'un esprit AUDACIEUX, celui qu'il a eu d'accepter ma proposition car d'habitude les tags sont déposés anonymement 

JONATHAN dans le TER de Mantes à Paris
Mardi 21 mars 2017  Le 3ème dessin.
Une leçon : Cette fois ci c'est Jonathan qui me retrouve dans le train. Comme il s’assoit et que j'ai ma trousse de crayons il dit qu'il n'a pas envie de les utiliser.
Mais finalement il saisit mon carnet que je voulais juste lui montrer et fait ce dessin. Tout en s'appliquant il dit : "c'est curieux qu'on se croise ainsi parce que d'habitude je ne me mélange pas" et un peu plus tard il ajoute qu'il se méfie de l'hypocrisie qu'il rencontre chez presque tout le monde. Comme il demande mon avis sur le résultat je lui dit juste qu'il est bien plus coloré que les deux autres, presque peint. Mais je n'ose pas relever l'étrange forme du cactus. Comme quoi je suis comme presque tout le monde !

Vendredi 3 mars 2017 Le 2ème dessin.

Je reconnais Jonathan et je l'aborde sur le quai à Mantes ou il se rends régulièrement car il est inscrit dans un lieu de traitement contre l'addiction. On passe tout le voyage du retour à dessiner en côte à côte, en silence. 

Mon dessin d'écoute réalisé au coté de Jonathan

Vendredi 23 décembre 2017  Le 1er dessin.
Un grand jeune garçon aux vêtements usés passe dans les wagons en demandant de l’argent. Je lui propose un crayon rouge et un carnet qu’il saisit aussitôt. Il s’assoit, fait ce dessin et me laisse à peine le temps de le remercier avant de poursuivre son chemin. Comme on regarde l’image avec un jeune couple assis en face, Louis-Marie et Coralie, Jonathan surgit soudainement avec une boite de chocolat entamée en main : « tiens Frédéric, tu en veux un ? ». J'accepte en lui disant que décidément c'est noël pour moi.


James de la rue Ordener, le fabriquant d'image
Lundi 24 avril, 3ème rencontre

Avec les beaux jours James a commencé a fabriquer une tenue plus légère. Comme toujours c'est lui qui coud les écussons et les blasons. Il a encore modifié son installation au sol en fabriquant de nouvelles images. 

James est aussi prolixe en image qu'en récit; cette fois ci il m'a parlé des différentes croix qui compte pour lui. 




Jeudi 23 février, 2ème rencontre.
Je retrouve James au même endroit qu'il y a un mois. Il a modifié l'organisation de son installation au sol et cette fois ci il me présente sa veste avec tous les écussons qu'il a cousu dessus. Avec l'arrivée des beaux jours il va les enlever un par un pour les recoudre sur un vêtement plus léger. Pour James la récupération et le recyclage ouvre au monde de la CREATION.
Grâce à cette tenue il rencontre des gens comme cet érudit avec lequel il a conversé sur l'histoire des blasons.  
James a fait une première année de master en math appliqués et sciences sociales et également de l'histoire de l'art. Dans le passé il avait croisé des créateurs tel le coiffeur Pages ou le 1er assistant de Christian Lacroix.
Il revendique l'influence d'artistes du pop art comme Basquiat. 
James a gagné sa vie en réalisant des dessins pour la publicité, la mode. Il a fait de la photographie et vécu de la brocante.


Comme on parle d'histoire des civilisations, James me dit qu'il se voit dans une réalité différente et se définit  plutôt comme planétaire qu'européen, voir même sur la lune, ajoute t'il en riant.
Il tient à sa liberté de mouvement, à pouvoir se déplacer quand bon lui semble et redoute de devenir fonctionnaire de la manche.

Il est très observateur de la vie du carrefour et des gens qui passent. Il parle des bénévoles qui quêtent pour des associations caritatives. Il évoque "midi-dix" qui surgit tous les jours de la boulangerie avec une ponctualité hallucinante et file sur son scooter. Il y a eu aussi Sophie qui l'a interviewé pour sa thèse et une femme Bretonne avec sa très belle revue qui traite de l'écologie et de la souffrance animale. Elle lui a bien proposé de publier quelque chose car James ECRIT beaucoup mais il le fait uniquement durant l'été .


Le blason sous la sébile est celui de la région du Maine. On le trouve au coté du chœur de Notre Dame de Paris ainsi qu'à la basilique Montmartre. James aime passer les dimanches à Notre-Dame pour y suivre toutes les messes. Mais en sortant le soir la confrontation avec le réel est souvent pénible. Il a alors l'envie de revenir s'abriter dans cette cathédrale à l'écoute de la parole christique auprès de laquelle il trouve la COHERENCE des choses.


Il aime particulièrement cette figure couronnée tirée d'un vitrail et qui lui ressemble.


La MUSIQUE anglo saxonne est très présente. James a toujours des écouteurs. Il revendique l'influence de ceux qui ont perduré comme Genesis, les Rolling stones et Patti Smith. Les millions de disques 33 tours avec leurs pochettes l'ont toujours fait rêver.

Mon dessin découte.

Il y a de la nostalgie dans les propos de James. Il se souvient de la vie artistique de la rue de la Roquette, des salles de concert accessibles, d'une époque passée qui lui paraissait infiniment plus ouverte aux champs des possibles et où tout était plus direct. 

A partir de ce qu'il voit dans la rue il dit : "aujourd'hui les gens passent dans le temps et dans la vie sans rien déposer, ni écritures, ni musiques, ni conversations et je les vois devenir chaque jour un peu plus comme des zombis".

LA VERSION SONORE AVEC JAMES




Lundi 16 janvier 1ère rencontre.


C'est un homme de grande taille. Son installation est à son image, très étendue. Elle est également dynamique et James la modifie fréquemment pour attirer l'attention.  Il a exercée de nombreuses activités et maintenant il dépend uniquement des dons. Sa sébile affiche ses opinions et sa croyance. Il porte également sur lui de nombreux sigles et bijoux dont la croix du Pape François 1er. Depuis un an il est dans le 18ème arrondissement mais il a longtemps été rive gauche vers Saint Germain. Sa conversation est très riche et m'en apprends beaucoup sur lui et sur le monde de la rue. On parle d'ANGEL, l'homme sans bras, et de MOMO, un monsieur aveugle qui mendie souvent sur la butte Montmartre. Comme il fait vraiment très froid je lui demande comment il tient. James m'explique que par ces temps là les gens sont bien plus généreux. C'est d'autant plus nécessaire que le niveaux des donations a diminué de moitié suite aux attentats. Il l'explique entre autre parce qu'il y a moins de touristes anglo-saxons qui lui donnaient plus fréquemment des gros billets. 
AVIS : James aimerait rencontrer un journaliste pour témoigner de son vécu parisien


MARCEL et PALINA, assis dans le train de l'autre coté de l'allée

C'est une rencontre entre voyageur, parce que je griffonne dans mon carnet, parce qu'il y Palina qui me regarde, parce que je fais une photo et que je la montre à son maître et que celui-ci se révèle d'un naturel ouvert.  Marcel est allemand. On parle des échanges que l'on peut faire par simple proximité, avec pour seul objectif le moment présent. Une dame âgée m'avait dit, lors d'un autre voyage, que depuis qu'elle n'avait plus d'enfants et de chat pour voyager avec elle,  elle avait de grande difficulté à communiquer avec les autres voyageurs et que ça lui manquait. 
Marcel m'explique que quoi qu'on fasse il y a toujours matières à interprétation. 
Je me demande si c'est pour cela que, dans notre société, les rencontres imprévues sont si rares 





XAVIER, assis rue du Renard à Paris,

18 FEVRIER 2017  2ème rencontre.
2ème rencontre.
Xavier m'a accueilli plus d'une heure à ses cotés.  On a d'abord discuté création. Il m'a parlé du travail de Florence Levillain qui a publié son portrait après un passage aux bains douches municipaux.
Il a essayé différentes choses, comme le modelage et la gravure sur verre. Finalement il aime le travail du fil qu'il tresse dans ses cheveux. J'apprends que ça s'appelle un atéba. Une partie de la conversation sur :https://www.instagram.com/p/BQvSwXljkjF/

10 mm plus tard Christelle, Agy, Camille et un jeune garçon viennent pour proposer un café. Il s'agit des membres de l'association "La rue tourne".
Ce sont des bénévoles. Ils font des maraudes deux fois par mois, réalisent des portraits photographiés et des articles sur les sans-abri. Ils distribuent des aliments et mènent des actions de sensibilisation en milieu scolaire.

Agy au travail avec l’association "La rue tourne".

Xavier nous a raconté ses débuts. Il est originaire de la Réunion, a habité Rouen, et, une fois à Paris, il s'est installé dans la rue vers Bastille. C'était difficile de commencer dans une ville inconnue mais il a découvert un espace de liberté ou, tant qu'il y a la santé et à manger, il se trouve plutôt bien. L’entraide avec d’autres personnes de la rue lui a permis d'apprendre les ficelles. Il lui a fallu également "faire son endroit", parce qu'avoir et garder un "spot" c’est difficile, il faut s’imposer. Il a appris le 115, la croix rouge, Emaus. Pour son chien Gaby il va à la fondation Bardot qui offre 15kg de croquettes par mois et des consultations vétérinaires. 

Un autre homme s'arrête pour prendre une photo. Xavier lui demande un euro avant d'accepter. Ce qu'il trouve pénible ce sont les gens qui le photographient sans demander, de loin.

Xavier est très social. Il va jusqu’à rassurer les gens qui s'excusent de ne rien laisser en disant "c'est pas grave merci de m'avoir répondu".  Une voisine qui passe devant nous le salue, elle lui a déjà proposé d’utiliser sa douche au besoin. Le magasin derrière lui l'accueille également pour des cafés. 

Xavier me conseille d'aller voir une autre personne qui vit dans la rue d'à coté et qui propose aux gens de les coiffer. Comme lui-même doit faire un TIG, il va aller travailler avec une maraude pour visiter des gens dans la rue.

Dessin d'écoute
Je le quitte en lui laissant le dessin que j'ai réalisé durant le temps de l'échange. 

 5 JANVIER   1ère rencontre.
1ère rencontre.
Xavier a élaboré une stratégie de communication très active que j'avais remarqué alors que je passais loin en voiture parce qu'il tends son message au nez des passants. Le carton est le même depuis un an avec des tentatives de variantes. Il repasse régulièrement les lettres pour qu'elles restent très visibles. Il m'a expliqué les choix des mots "bière et bouffe".  Même le  look du briquet est travaillé.
Il essaye de temps à autre différents messages :




Si le contenu paraît humoristique les demandes sont bien réelles. D'ailleurs il me montre les papiers du camion qu'il a pu acheter d'occasion. 

LA VERSION SONORE AVEC XAVIER :



Bien que ce soit notre première rencontre, la conversation dure un certain temps et j'ai enregistré une partie des propos 



Être resté accroupi autant de temps m'a bien ankylosé. En prenant le métro à la station Louvre je photographie une statue en vitrine qui me renvoie à ma posture auprès de Xavier.









MANUELA de la rue Saint Lazare, le travail du carton.
Depuis 2013 je croise Manuela toutes les semaines. Elle est assise sur le trajet que j'emprunte chaque jour à vélo pour me rendre sur mon lieu de travail. Elle est présente très tôt chaque matin et utilisait une barquette plastique comme sébile. Très vite elle a refusé que je photographie cet objet. Pendant des années elles détournait la tête quand je passais. Récemment elle s'est mise a se construire des sièges en carton. Je me suis à nouveau arrêté pour les photographier. Elle m'a à nouveau souri. Voilà le récit en images :

Vendredi 2 juin 

Ce matin Manuela est absente.

Lundi 16 janvier 5ème rencontre.
Une installation qui garde la place et brise la glace
Ce début 2017 je remarque cette installation à la place de Manuela. C'est tout à fait exceptionnelle car d'habitude c'est tout juste si elle utilise un carton. Manuela est absente et je photographie l'installation. Alors la fois suivante je m'arrête et vais à sa rencontre pour lui montrer l'image. Elle la regarde avec un plaisir évident et nous reparlons un peu. Depuis à chaque passage on échange des sourires... 


26 avril 2013 4ème rencontre.



Cette fois ci Manuela utilise une barquette en plastique noire. Comme je m'approche elle manifeste une vraie hostilité à mon encontre et je repars en m'excusant pour le dérangement. Je fais une petit dessin en souvenir.
La fois suivante elle n'est plus là et son absence dure quelque mois.
Puis à l'automne elle réapparaît, à la même place, assise contre le mur et sans aucune sébile. Comme je passe plusieurs fois par semaine en vélo dans sa rue il s'ensuit un étrange jeu de salut de la main ma part et de regards ostensiblement détournés de la sienne. Les années passent et avec le temps cette relation s'adoucit. Parfois Manuela répond à mon salut. Mais je ne suis plus arrêté.


19 avril 2013 3ème rencontre.
Cette fois ci Manuela me regarde faire sans parler et je sens que l'accueil est plus tendu. 



19 février 2013 2ème rencontre.
La deuxième fois je rencontre Manuela un peu plus haut dans la rue. Elle est jeune, et parle une langue qui m'est étrangère. Elle se tient assise à même le sol près d'un distributeur et commence très tôt le matin. Elle m'accueille avec un grand sourire, on échange par geste, elle regarde mes autres photographie de sébile. Je prends la sienne avec son accord.


Lundi 16 janvier 2012 1ère rencontre.


Il y a un groupe d'origine roumaine installé rue Saint Lazare. La première personne que j'ai rencontré est le plus ancien d'entre eux. Il communique avec ce chevalet fait de deux panneaux assemblé par une cordelette. L'écriture est peinte sur du bois et le texte est bien plus personnalisé que ce que je vois d'habitude. Comme je prends la photo l'homme, en souriant, souligne le mot Romania.


DIA du 16 ème arrondissement à Paris
DIMANCHE 30 AVRIL 2ème rencontre.
2ème conversation, assis rue de Passy à Paris
Dia est assis différemment et dans une autre rue et je l'ai reconnu quand lui m'a dit qu'on s'était déjà rencontré. Il a gardé les mêmes objets mais disposé différemment. Comme je griffonne à ses cotés il s'inquiète que ça dissuade les gens de donner. Je remballe mes crayons et on converse plus sereinement. Il me dit que ce qui compte le plus à ses yeux c'est la dignité. Il espère sortir un jour de cette posture de la mendicité en ayant laissé l'image de quelqu'un resté digne.

Mercredi 4 janvier 1ère rencontre.
1ère conversation, assis rue de l’Annonciation à Paris, 
Dia m'explique que c'est une rue généreuse. Comme elle est piétonne pour une fois le bruit est supportable. Dia est vêtu pour se protéger efficacement du froid et de la pluie. Son installation est également imperméable. C'est la première fois que je vois du texte écrit ainsi sur du bois vernis. Il y a également un élément d'aspirateur pour redresser le panneau et faciliter la lecture. 
Dia m'explique que son souhait premier est d'obtenir des papiers pour travailler.